Mon cerveau réclame du cannabis et mes envies de fumer sont redevenues presque quotidiennes. J’essaye de ne pas y penser, de résister quand ça devient très fort mais ce que j’ai vécu hier m’a fait peur. Je ne veux pas fumer, je sais que je ne dois pas fumer mais une partie de moi commence à banaliser la rechute. J’ai donc mis en place un plan d’urgence !
J’en ai parlé aux deux personnes qui sont au courant de ma dépendance : mon amie et ma mère. Nous avons convenu que si je me retrouve au bord de la rechute, je les appelle pour venir me chercher. Des fois, je me dis que j’exagère mais je ne veux ni reprendre mon sevrage à zéro ni me renfermer dans la cage du cannabis encore une fois. J’étais désespérée avant d’arrêter. Je n’avais aucune volonté et je passais mon temps à penser au cannabis pour fuir toutes mes responsabilités : des plus banales aux plus importantes. Je ne veux plus me retrouver dans cette situation malheureuse. Fumer du cannabis était l’Evènement le plus important de mes journées.
Ce qui est marrant c’est que je me croyais tirée d’affaire. Après presque 4 mois sans faute, je me disais que le cannabis est bel et bien derrière mois, que c’était de l’histoire ancienne. Sauf que ce n’est pas le cas ! Avec un peu de recul, je crois que c’était la cause des rechutes lors de mes précédentes tentatives d’arrêt. J’arrête, je deviens confiante et puis je me dis ce n’est pas grave si je refume de temps à autre, et puis le cannabis se réinstalle tout doucement dans ma vie et je boucle la boucle !
La différence cette fois c’est que j’ai compris et admis que je suis dépendante. J’ai compris que ma démarche doit être différente et qu’il y a un seul moyen pour préserver mon sevrage : ne jamais toucher au cannabis. Je pense que l’envie de fumer revient en force parce que je vis un inconfort énorme vis-à-vis de mon travail de thèse. Mon cerveau réclame sa béquille pour fuir cet inconfort. C’est la seule explication que j’ai pu trouver jusqu’à maintenant.
Comment gérer ces envies de fumer ?
Lors du début de mon sevrage, les envies de fumer étaient comme des pulsions irrationnelles. Alors que mes envies actuelles se manifestent sous forme de pensées. Lors de ma dernière consultation, mon psy m’a expliqué que face à une pensée, j’ai 3 cas de figure :
– Soit je l’ignore : ça me permettrait de la faire disparaitre pendant un moment mais elle finira par réapparaitre
– Soit je me bats : ça veut dire que je donne de l’importance à cette pensée, et ça va la renforcer.
– Soit je prends un stylo et une feuille et je l’analyse d’une manière consciente et rationnelle : Je veux fumer. Le plus important n’est pas de savoir pourquoi je veux fumer mais de peser les conséquences de cette pensée si jamais je passe à l’action.
J’ai essayé ce matin cette dernière approche, et voilà ce que ça a donné :
Si je m’abstiens | Si je fume |
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En analysant mon envie de cette manière,la décision devient plus facile à prendre et l’envie devient moins forte.